-270 : La Septante est une version de la Bible hébraïque en langue grecque. Selon une tradition rapportée, la traduction de la Torah aurait été réalisée par 72 (septante-deux) traducteurs à Alexandrie à la demande de Ptolémée II.
Par extension, on appelle Septante la version grecque ancienne de la totalité des Écritures bibliques (l'Ancien Testament). Lejudaïsme n'a pas adopté la Septante, restant fidèle au texte hébreu, et à des traductions grecques ou araméennes (Targoum) plus proches dudit texte.
Plusieurs manuscrits de la Septante nous sont parvenus. Quelques différences existent entre ces différentes versions. Quatrecodex complets écrits en onciales existent :
Le Codex Vaticanus
Le Codex Sinaiticus
Le Codex Alexandrinus
Le Codex Venetus
De nombreuses autres versions en minuscules existent.
La Septante fut surtout un élément de sauvegarde, mais aussi d'évolution, de l'identité juive dans la culture grecque. Ce double aspect est mis en évidence par la célèbre allusion du Talmud :
« On raconte que cinq anciens traduisirent la Torah en grec pour le roi Ptolémée, et ce jour fut aussi grave pour Israël que le jour du Veau d’or, car la Torah ne put être traduite convenablement. On raconte également que le roi Ptolémée rassembla 72 anciens, il les plaça dans 72 maisons, sans leur révéler l’objet de ce rassemblement. Il vint voir chacun et leur dit : “Écrivez-moi la Torah de Moïse votre maître”. L’Omniprésent inspira chacun, et ils traduisirent de la même manière. »
Les divergences avec l'hébreu ne sont pas toutes des lectures particulières ni des fautes de traduction. Elles s'expliquent aussi :
par la différence entre leur modèle et le texte hébreu d'aujourd'hui (la stuttgartensia, par exemple) ;
par les diverses vocalisations possibles (codifiées dans la Temura) ;
par les permutations de consonnes ;
par l'enjambement d'une proposition sur une autre ;
par des actualisations diverses, comme l'effacement ou l'atténuation de tours jugés impropres pour parler du divin, spécialement les menaces des prophéties furent adoucies, au nom de la miséricorde divine exprimant l'espérance des communautés juives hellénistiques.
Ces divergences ont été telles qu'au début de l'ère chrétienne plusieurs érudits se lancèrent dans des révisions du texte de la Septante afin d'obtenir une version grecque plus conforme aux textes hébreux alors en cours de fixation. Les trois révisions les plus célèbres sont celles de Symmaque, d'Aquila et de Théodotion.